Le public en osmose avec Benjamin Biolay pour le concert de clôture des Musicales du Parc des Oiseaux.

Le public en osmose avec Benjamin Biolay pour le concert de clôture des Musicales du Parc des Oiseaux.

Bien avant que ne résonnent les premiers accords de Virtual Safety Car plaqués par Johan Dalgaard sur son clavier Rhodes ouvrant le concert de Benjamin Biolay au Parc des Oiseaux.

Bien avant, comme une montée d’escaliers, il y a toujours en fond musical, Super Rich Kids de son idole Frank Ocean. S’ensuivent K de Cigarettes After Sex, New Lights de John Mayer et le Magicien remix de I follow river, tous 3 alternant avec La Belle vie de Sacha Distel ou À Cannes cet été, d’Henri Salvador. Une playlist éclectique, comme lui. Benjamin, c’est la culture musicale à 360 degrés m’avait dit Johan Dalgaard à propos des influences musicales de l’artiste qu’il accompagne.

Benjamin Biolay, concert du 12 septembre 2021

Un concert rock, comme la vie, l’amour et le risque, comme le Grand Prix de Benjamin Biolay

Le son de ce soir sera rock, rock comme la vie, l’amour et le risque. Rock comme ce Grand Prix qui a donné son nom à l’album. Mais ce soir, c’est spécial. Le Parc des oiseaux à Villard les Dombes c’est « presque » chez lui. C’est la lointaine banlieue de Villefranche-sur-Saône où il a grandi. D’ailleurs, enfant, il y est venu en voyage scolaire. Et ce soir, sa famille, ses parents et amis ont fait le déplacement. Dans les gradins, la foule est massivement lyonnaise. Ce soir, Benjamin Biolay est en forme. Il a toute sa voix, toute son énergie pour rendre au public la ferveur qu’il va lui envoyer, les deux heures durant le concert.

Benjamin Biolay, sa rage de vivre, de jouer ensemble de la musique en concert

Parce que dès la première chanson suivant l’introduction, l’artiste se déploie sur scène avec énergie.

L’énergie, celle qui lui fait tirer le mors aux dents cet ensemble musical indissociable de 4 musiciens et autant de techniciens. La force qu’il y a puisé pour dénoncer, une boule dans la gorge, l’indifférence des pouvoirs publics envers la reprise des spectacles vivants, et ce alors même qu’il recevait en direct la Victoire de la Musique de l’Artiste de l’année.

La rage de vaincre, de vivre. Cette rage qu’il a accumulée, des mois durant sans pouvoir jouer devant des « vrais gens ». Mais la musique, ça, il n’a jamais arrêté. Chaque jour du premier confinement, il a posté une reprise sur son compte instagram. Cette reprise, il la travaillait avant de l’enregistrer seul chez lui dans son salon à la guitare ou au piano. Plus tard, c’est en studio avec ses musiciens qu’il a composé pour avancer déjà, son prochain album.

Mon cœur, vous ne l’aurez pas (Idéogrammes)

La rage, celle de ne rien pouvoir faire avancer, de ne pas avoir d’horizon, de ne pas savoir quand. Quand jouer de la musique. Quand repartir pour faire vivre et revivre toute l’équipe technique qui l’accompagne ? L’énergie qu’il lui a fallu, soutenu par Décibels Productions, son tourneur, pour imposer que commence sa tournée dès les premiers jours du déconfinement. Cette énergie frénétique qu’il déploie aujourd’hui sur scène, libre, savourant chaque chanson, chaque concert, chaque soirée avec ses équipes. Cette énergie, il sait d’où elle lui vient.

On a connu Biolay sur scène parfois gauche, le trac au ventre. Ne sachant pas quand bouger ou comment, ou pouvant sembler embarrassé par son propre corps. La scène aujourd’hui, c’est son ring de boxe, son défouloir maîtrisé au cordeau, et l’espace de son accomplissement.

Dès la prochaine vie, jurer de se rester… fidèles. La Superbe…

Quand l’émotion se mêle à la ferveur

Mais ce soir au Parc des Oiseaux, quelle émotion a-t il dû ressentir pendant Interlagos (Saudade) quand, chantant « la chaleur d’une mère aimante, un matin tendre sans un cri. La droiture du père étonnante, l’humour fou de l’aïeul assis… », il s’est tourné vers ses parents ? La soirée se poursuit avec ce titre devenu standard écrit et composé avec Keren Ann pour Henri Salvador, Jardin d’hiver puis le très rock Papillon Noir préparant le public à célébrer en chansons la ville de Lyon (Lyon Presqu’île). Puis commence décrescendo cette bulle spéciale qui se glisse dans chacun de ses concerts.

Quand Benjamin Biolay entame « Ton héritage », le concert suspend son vol le temps d’une chanson.

Cette parenthèse attendue formant l’enchaînement presque systématique de La Superbe puis Ton Héritage suivi de Miss Miss, titres auxquels l’artiste et le public sont particulièrement attachés. Mais des trois, Ton héritage est peut être le plus attendu. Encore survoltée par le rythme de la Superbe, la foule, dès les premières notes de la chanson s’est figée. Immobile comme l’artiste sur son tabouret, les spectateurs ressentent l’émotion. Et chantent. Le public chante depuis cette tournée et c’est nouveau. Et cette chanson-là est spéciale, et encore plus ce soir ici, devant les gens qu’il aime.

c’est ta chair ton sang, il te faudra faire avec… ou plutôt sans. Mon enfant. (Ton héritage)

La musique d’ici et d’ailleurs : de Buenos Aires au New York des Strokes

Mais l’émotion est vite dissipée lorsque s’enchaîne rapidement Visage Pâle, un autre titre rock de son dernier album. Puis, autre parenthèse, l’équipe entame, sous l’égide de Philippe Entressange, batteur sur la dernière tournée d’Etienne Daho, Le Grand Sommeil qui s’allie superbement avec Pas d’ici, un titre de l’album La Superbe, que Benjamin reprend régulièrement en tournée. « J‘ai beau brûler cette ch… de vie par tous les bouts je suis là, je t’attends » chante-t-il sur ce titre avant d’entamer Palermo Hollywood, une ode à Buenos Aires, sa liberté et ses excès.

Un autre hommage suivra sous la forme d’un mash-up. Benjamin interprète les Cerfs-Volants, un succès de Rose Kennedy, son premier album, sur la musique de Ode to the Mets, le titre des Strokes, le groupe phare New-Yorkais porté par une autre de ses idoles, Julian Casablancas. Pour clôturer les Cerfs-Volants, il reprendra même le dernier couplet du titre des Strokes qui se marie parfaitement, rythmiquement et mélodiquement avec Les Cerfs Volants.

La sienne est comme ça

La soirée s’étire et on arrive déjà aux 3 derniers titres avant le rappel. Forcément, il entame la très scénique Padam (issue de l’album La Superbe) célébrant ironiquement la quête de célébrité et d’amour. Puis, lance Idéogrammes, le titre sans doute le plus rock de son dernier album. Et, en dernière position de cette set-list avant le rush final, Comme une voiture volée au refrain entêtant, au gimmick immédiatement reconnaissable des guitares des grands Pierre Jaconelli et Philippe Almosnino.

Est-ce qu’elle te susurre de « Voler de Nuit » ? Comment va ta vie ?

Après une courte pause (cigarette sûrement aussi), l’artiste et ses musiciens reviennent sur scène pour jouer Comment est ta peine ?. Célébrer Comment est ta peine ? serait, d’ailleurs, plus juste, tant la ferveur du public sur cette chanson est forte.

Les arrangements, très rocks, soutenus par des lumières bleues et blanches qui tournoient tels des stroboscopes, portent ce titre devenu l’étendard de l’album Grand Prix, comme La Superbe le fut sur l’album éponyme.

La soirée se clôture en apothéose sur ce titre. Que les Musicales du Parc des Oiseaux se rassurent, grâce à Biolay, la saison se termine en triomphe.

Alors … Obrigado pour la musique, Benjamin.

Dernière mesure du concert, entre Benjamin Biolay et le batteur Philippe Entressangle.

Set List du concert de Benjamin Biolay, 12 septembre au Parc des Oiseaux

  • Intro : Virtual Safety Car
  • Où est passée la tendresse ?
  • Parc fermé
  • Interlagos (Saudade)
  • Jardin d’hiver
  • Papillon Noir
  • Lyon Presqu’île
  • La Superbe
  • Ton héritage
  • Miss Miss
  • Visage Pâle
  • Le Grand sommeil (Etienne Daho)
  • Pas d’ici
  • Palermo Hollywood
  • Cerfs Volants/Ode to the Mets
  • Padam
  • Idéogrammes
  • Comme une voiture volée
  • Rappel : Comment est ta peine ?
« de 7 »

Cet article a 1 commentaire

  1. Nizard

    Benjamin biolay le génie de la chanson Française, le meilleur 🔥🔥🔥🖤🖤🖤

Laisser un commentaire