Gaëtan Roussel : l’ADN musical des post-trentenaires que nous sommes.

Gaëtan Roussel : l’ADN musical des post-trentenaires que nous sommes.

Avant dernière chanson du concert. Quelques notes. Je pose l’appareil photo. Je vois dans la foule devant moi les portables qui se lèvent. Les gens qui filment. Je sais pourquoi.
J’avais 17 ans quand Louise Attaque est sorti. Avec Emilie, ma copine de classe on chantait Léa pendant les heures de permanence, chacune un écouteur dans une oreille. Le disque tournait en boucle on connaissait tous les titres par cœur. Ce soir les spectateurs du transbordeur rentreront chez eux avec dans la mémoire de leur smartphone un morceau de leur adolescence. Léa. Louise Attaque. Gaëtan Roussel.

Un soir, après un concert au Paloma

 Novembre 2017, après un concert de Lady Sir, le duo qu’il formait avec Rachida Brackni, j’avais eu la chance de partager un moment avec lui. Le documentaire de Didier Varrod sur Jean-Jacques Goldman venait d’être diffusé à la télévision. Gaëtan y reprenait « Sache que Je ». Dans l’interview de Goldman par Varrod, il y avait ce passage qui m’avait tellement marquée, quand JJG parle de cette « tumeur dans [son] cerveau », comme une allégorie de l’inspiration créatrice musicale. Cette tumeur, cette capacité à écrire et composer, vaut pour lui toutes les scènes du monde. J’avais rappelé le passage à Gaëtan, auteur compositeur, écrivain (Dire au Revoir) producteur et arrangeur (Alain Bashung, Raphaël). J’osais alors demander … »et t’en penses quoi toi ? tu ressens ça aussi ? à choisir tu préférerai garder ça, ce plaisir de créer, cette sensation…plutôt que la scène etc etc ? » sachant que Louise Attaque a fait toute sa « notoriété » sur scène.

Et là il me dit…. « oui c’est vrai, ce moment là, en tant qu’auteur compositeur on l’a tous connu. Ce moment où tu te dit là je tiens quelque chose, je ressens quelque chose de fort que d’autres ressentiront aussi. il a raison » et il continue : « mais ce que Jean-Jacques aurait du rajouter, c’est qu’il a pu continuer à conserver cette tumeur comme il dit, ce plaisir parce qu’il remplissait les salles et qu’il était acclamé par des milliers de personnes ».

Sa place dans le « Trafic »

Alors Gaëtan ne craint rien. Le public du transbordeur l’attendait et l’a acclamé comme il le mérite. Son dernier album « Trafic » est une réussite. Écrit en collaboration et sous l’œil artistique de Clarisse Fieurgant, sa partenaire de toujours, aidé à la composition par le Suédois Jonas Myrin et l’Australien Justin Stanley et à la réalisé par Dimmi et Antoine Gaillet, Gaëtan a su se remettre en danger sans toutefois se couper de ses racines rock et pop qui ont fait son succès depuis Louise Attaque et sur chacun de ses albums solo. Il en ressort un album aussi transparent et précis dont le duo avec Vanessa Paradis est le couronnement.

C’est un type généreux Gaëtan. Ce sont ses mots qu’il chante mais ses émotions qu’il veut dire et partager. Il ne déroule pas seulement un spectacle. Il explique, veut que chacun se retrouve dans l’émotion qu’il veut transmettre. Sur scène et dans la vie. Il dira en vous regardant dans les yeux qu’il a confiance en vous. Et cette confiance il la donne. À Nicolas Musset le jeune batteur qui l’avait accompagne sur la précédente tournée et qui se voit sur celle ci confier la responsabilité de la direction musicale. 


Gaëtan aime les gens. Il aime donner et partager. La scène, il la partage avec son « band » : Gisela Razanajatovo et Mike Clinton aux choeurs, avec Paul Pavillon, Manu Vince à la guitare, Kenzo Zurzolo aux clavier et Nicolas Musset à la batterie. En rappel il chante « J’ai tellement peur« . Peur ? Allons Gaëtan, nous marcherons longtemps ensemble jusqu’à demain.

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