« Ce soir….On sort » en concert avec Patrick Bruel aux Musicales du Parc des Oiseaux

« Ce soir….On sort » en concert avec Patrick Bruel aux Musicales du Parc des Oiseaux

Vous…vous savez tout de moi, tout c’qu’on ne se dit pas. Vos lèvres bougent à peine. On manque de lumière mais le noir nous uni et d’ici je vous vois…. C’est sur ce titre que Patrick Bruel a entamé son concert sur la scène des Musicales du Parc des Oiseaux. Il porte un foulard noir et blanc autour du cou, rappelant le bandana de sa tenue de scène il y a 30 ans.

Alors Regarde, 30 ans plus tard.

Oui parce qu’Alors Regarde, l’album à la genèse de « l’artiste » Patrick Bruel, à 30 ans. Presque 32 même. Des millions de disques vendus avec, sur la pochette, un visage de profil sur une photo en noir et blanc.

Une claque. Comme celle que Bruel semble avoir prise avant la photo. Comme celle que l’album « Alors Regarde » produira sur le public français. A l’époque, le visage sur la photo est celui d’un jeune homme que l’on connaît un peu. Il a sorti un premier album, Deux faces, qui a eu un succès confidentiel. Il a chanté « Marre de cette nana là » sur des plateaux de télévision et joue un peu au cinéma. Mais le 9 novembre 1989, alors que va s’effondrer le mur de Berlin, les titres « Alors regarde » « Casser la voix », « Place des grands hommes » ou « J’te l’dis quand même » vont bouleverser la scène française. Le phénomène Bruel est lancé.

Des concerts et des tournées triomphales

Il y aura les concerts et les salles combles. Un grand manteau et un bandana noir. Les chansons reprises par cœur avant même que le chanteur ne les entonne.
C’est aussi Alexandre Arcady et son film l’Union sacrée, dans lequel il campera, sur une musique de Jean-Jacques Goldman, ce flic a fleur de peau, entre Richard Berry et Bruno Crémer. Il y aura 7 sur 7, et l’engagement public de l’artiste contre un Front National.

Dans ses chansons, Patrick chante l’enfance, la sienne, celle qui demande « Qui a le droit« , sur une mélodie au piano à l’introduction mille fois reconnaissable, mille fois mémorisable. Jamais sortie sur un disque, le titre portera la voix du public dans les salles de concerts. Aujourd’hui, c’est à ses enfants et ceux des autres qu’il s’adresse, ces adolescents avec qui il veut garder « le fil », ou ceux qu’il veut prévenir des jeux meurtriers comme dans le titre « Louise« , où il ne promet pas la lune parce que « la terre, c’est déjà bien« .

Des titres taillés sur mesure pour chanter nos préoccupations


Parce qu’il compose plus qu’il n’écrit, le chanteur s’entoure de paroliers de talents qui ont toujours su traduire pour lui les aspirations de l’époque et lui écrire des tubes qui résonneront immédiatement dans le cœur des gens.

Gérard Presgurvic d’abord, Amanda Sthers ensuite, qui lui a écrit ses plus belles chansons d’amour, et aujourd’hui Marie Florence Gros, Félix Gray, Paul Ecole, Vianney … Chaque album contient son lot de tubes, scandés sur scènes lors de tournées triomphales.

S’il a délaissé Paris, la rue Rollin et la place de la Contrescarpe pour Los Angeles, et les plages de Pacific Palissades, Patrick ne s’éloigne jamais loin de l’actualité française. Habile à réagir, il sait trouver les mélodies et s’entourer des auteurs qui pourront retranscrire le sentiment ambiant, et lui fournir, au bon moment, un texte sur mesure, captant exactement l’air du temps. Paul Ecole, l’auteur de Héros ou plus récemment son ami Félix Gray (A la santé des gens que j’aime) ont été les artisans de la bande son radiophonique de l’ère covid… et de nouveaux succès de l’artiste Patrick Bruel.

Pluie de tubes sur la scène du parc des oiseaux

Il est presque 21h et le concert a commencé depuis une dizaine de minutes. Déjà, il chante Je t’l’dis quand même, à la guitare et en version toujours plus ré- arrangée. S’installe au piano pour J’te mentirai avant d’entamer une reprise de Michel Sardou ou de Barbara. Enchaîne sur son dernier tube « A la santé des gens que j’aime », une valse dans laquelle il entraine le public à danser.

Après un court intermède, il continue sur Héros, hymne du confinement. Poursuit avec Ce soir on sort écrite après les attentats de novembre 2015. Le titre se termine sur une marseillaise chantée par le public et seulement accompagné par le piano de Benjamin Constant.

Le temps passe… et Bruel prend de l’âge mais Bruel soigne son image. Fait des séjours réguliers en Espagne pour garder la forme sur scène autant que pour affiner son tour de taille. Qu’importe, les fans vieillissent avec lui et sont toujours là. Connaissent par cœur les nouveaux tubes comme les anciens. Lui pardonnent ses hésitations, ses erreurs même lorsque le prompteur affiche le texte à ses pieds.


Dans les rangs le public a vieilli, comme lui. Même encore très féminin il est devenu relativement mixte. Les flashs des téléphones portables ont remplacé les briquets. La foule ne crie plus Patriiiiick avec cinq i. Il n’a plus besoin de menacer les plus déchaînées de ses admiratrices de l’arrivée imminente de personnes en blouses blanches. Il y a massés au pieds du chanteurs, les ados d’il y a 30 ans. Devenus parents à leur tour, ils viennent accompagnés de leurs propres adolescents. Il y a les fans infatigables, venues des Vosges ou de plus loin. Le concert, elles l’ont déjà vus tellement de fois, et pas plus tard que la veille. Mais à nouveau, elles sont arrivées dès la fin de la matinée pour attendre le concert du soir.

Des concerts acoustiques en préparation

Patrick Bruel jouait là les dernières dates de la tournée Ce soir on sort, avant d’entamer une tournée acoustique, inspirée de ses « stand up at home », ces concerts « improvisés » dans son salon, filmés avec son smartphone entre son piano et sa bibliothèque. Diffusés sur les réseaux sociaux, ils ont regroupés, pendant le confinement, jusqu’à plusieurs millions de personnes.

Le concert terminé, dans la foule qui s’éloigne de la scène, les spectateurs parlent de l’émotion si présente, toujours tellement forte. Et puis, de toutes manières, il est si beau, Patrick Bruel.







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