Souvent, je photographie un concert comme je regarde l’artiste. J’essaie de voir à travers. A travers les regards du public sur l’artiste, à travers l’image que l’artiste me renvoie.
Alors je regarde le spectacle, je regarde les gens, et je rentre chez moi. Le trajet est long, j’ai le temps d’y penser, de repenser à chaque moment où j’ai vu une étincelle briller plus fort que l’autre, et dans cette étincelle, plonger, se souvenir, chercher l’émotion que cette étincelle a déclenché en moi, ou celle que j’ai cru déceler chez les autres. Regarder Bastien, Julia, Nicolas et Fonio, ses musiciens entretenir cette lumière. Et puis je développe les photos. Je les regarde surtout. On apprend beaucoup des images, elles disent souvent des choses que l’on transmet à l’insu de nous.
Sereine Citadelle
Et les images d’Izia sont des images sinon fortes, du moins, elles sont celles qui inspirent de l’énergie. L’énergie, cette énergie folle qu’il y avait sur scène ce soir, celle qu’elle impulse à son public à chacun de ses concerts. Oui Izia est forte. Elle a des faiblesses bien sûr, mais elles ne sont pas de celles qui pèsent. Elles sont des poids sur lesquels elle s’appuie pour monter plus haut. De cet album, de ce concert, il y a une lumière, une force familiale qui fédère et soutien. On se sent protégé, comme quand, en famille ou entre amis, on se sent entourés, peut-être menacés mais sécurisés. Comme à l’intérieur des remparts d’une citadelle. Celle de Calvi ou d’ailleurs, celle des bras de Jacques, celle qui a donné le nom de cet album, celle de St Etienne, peut importe, elle est là où Izia la chante. Simplement.
Date : 13 février 2020 à Le Fil, St Etienne
Article initialement paru sur Cactus Concerto